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Augustin LEPAGE – Restaurateur d’art et Doreur

Livre de l'art de la dorure

L’art de donner une 2nde vie aux œuvres

Augustin LEPAGE : restaurateur d’art & artisan doreur


Situé dans le quartier Sainte Marguerite à Paris, c’est ici que ce jeune Luynois a décidé de poser ses bagages. Cela fait maintenant plus de 5 ans qu’il a ouvert son propre atelier de restauration : L’Atelier de Luynes.

Entre cabinet des curiosités et atelier, Augustin, nous invite à la découverte de son art aux savoir-faire complémentaires.


Augustin, raconte-nous la genèse de ce lieu ?

Je suis originaire de la ville de Luynes à côté de Tours où j’ai grandi dans un environnement artistique. Entouré par des férus d’art (ma mère est décoratrice d’intérieur et mon frère, antiquaire), j’ai commencé très jeune par être attiré par le dessin. Une passion qui va me mener à m’orienter vers une licence en histoire de l’art.

En parallèle de celle-ci, j’ai commencé à m’investir aux côtés d’une antiquaire. Je m’occupais de la restauration d’œuvres d’art notamment via le travail de la dorure.

Ma licence en poche, je suis parti à Paris. Ici, j’ai suivi une formation de restauration de tableaux au sein de l’école l’Atelier du temps passé. Durant celle-ci, j’ai travaillé en tant qu’apprenti aux côtés du Maître artisan doreur, Bruno TOUPRY. Une expérience enrichissante que j’ai complétée par un diplôme de doreur-ornementaliste au sein de l’école d’ameublement, La Bonne Graine.

A la fin de mes études, j’ai retravaillé quelques temps pour M. TOUPRY, puis j’ai décidé en 2015 d’ouvrir mon propre espace : l’Atelier de Luynes.

Augustin dans son atelier du 11ème arrondissement de Paris.
Augustin dans son atelier du 11ème arrondissement de Paris.

Restaurateur, doreur, ornemaniste. Comment définirais-tu ton métier ?

C’est un métier que je qualifierai de complet & sur-mesure. Je m’occupe de tout ce qui est en lien avec la restauration de tableaux et d’objets d’art polychromes. Mobilier, objet déco, tableaux,… Je peux intervenir sur une multitude de supports à partir du moment où ils sont peints et/ou dorés.

Chaque projet est unique. Qu’il s’agisse de nettoyer une toile, de dorer des objets insolites comme un Colt 911 ou bien encore de rénover de A à Z une œuvre nécessitant de retrouver les techniques appliquées à l’époque, mon métier est un travail de tradition et de passion.


Quelles sont selon toi, les qualités à posséder pour exercer ton métier ?

Il faut d’abord distinguer d’une part le métier de doreur et d’autre part celui de restaurateur d’art. Tous les doreurs ne sont pas restaurateurs d’art et vice-versa. Il s’agit là de deux rôles bien distincts.

Pour exercer mon métier 1er qui est celui de restaurateur, je dirai qu’il faut être patient tout d’abord. Restaurer selon les règles de l’art et dans le respect du savoir-faire, requiert beaucoup de temps. C’est un travail de précision où être minutieux est indispensable.

D’autre part, lorsque l’on nous confie une œuvre, il y a une relation de confiance implicite qui se créait. Ce lien requiert donc d’avoir un sens élevé de l’intégrité. Il s’agit de métiers où le respect de la déontologie est incontournable.

Pour finir, je dirai qu’il est important d’avoir un bon sens de l’écoute et une approche humaine sincère. En effet, en tant que restaurateurs d’art nous nous voyons confiés des œuvres de grande valeur. Marchande et/ou avec une valeur sentimentale inestimable.
Il faut donc savoir faire preuve d’une écoute active afin de bien déterminer les besoins de nos clients avant de passer à la phase action.


Et qui sont justement tes clients aujourd’hui ?

A ce jour, je travaille autant pour des particuliers que des professionnels. Côté professionnels, ce sont principalement des musées, des galeries, des marchands d’art Français ou Suisses.

Côté particuliers, j’ai autant affaire à des collectionneurs qu’à des néophytes pour des estimations ou restaurations.

Ce mélange de typologies de clientèle si je puis dire, est très enrichissant humainement parlant.
D’un point de vue artistique, mon métier est également source de surprises constantes. En effet, je peux sur une même journée avoir une œuvre de Picasso entre les mains, puis une lithographie de Pierre Soulages et finir avec le tableau de l’arrière-grand-mère d’un client par exemple. Chaque rencontre me mène vers une découverte nouvelle chaque jour.


En parlant de découverte, le 1er sentiment que j’ai eu en poussant la porte de ton atelier a été de pénétrer dans un lieu à mi-chemin entre la caverne d’Ali Baba et un cabinet de curiosités.
S’agit-il autour de nous exclusivement d’objets restaurés pour tes clients ?

Les précieux compagnons d'Augustin : ses outils

Non, pas exactement.

Dans tout ce que l’on peut voir ici, il y a tant des pièces que l’on m’a confiées pour des restaurations, que des tableaux pour lesquels je dois trouver ou créer des cadres sur-mesure.

Quant aux autres objets, il s’agit de pièces que je chine ou que j’achète lors de ventes aux enchères. Je vais par la suite les restaurer, puis les revendre au sein de mon atelier.
D’où cette atmosphère de cabinet des curiosités.

Ici, il y en a vraiment pour tous les goûts et tous les budgets.

Je souhaite pouvoir à ma façon, faire rayonner l’art.
Une volonté de partage qui je l’espère me permettra un jour d’ouvrir ma propre galerie d’art sur Paris.


Hâte de voir ce projet éclore !


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Envie d’en apprendre plus sur le métier d’Augustin et son univers ? C’est par ici !


Crédits photos :
©Augustin LEPAGE
©Corinne SCHANTÉ-ANGELÉ